SoftBank, phénix japonais des nouvelles technologies


Masayoshi Son, PDG de SoftBank, à Yokohama (Japon), le 4 novembre 2020.

Est-ce le début d’une énième renaissance ? « Le moment de contre-attaquer approche », affirmait, en juin, à ses actionnaires, Masayoshi Son, le fondateur et président de SoftBank, géant japonais des technologies, en grande difficulté financière depuis 2022. Invoquant des comptes en amélioration, le fantasque dirigeant a promis une nouvelle étape du développement d’un groupe bâti à coups d’investissements plus ou moins heureux dans des centaines de start-up jugées prometteuses.

Et une fois de plus, M. Son proclame avoir trouvé la martingale. Cette fois, ce sera l’intelligence artificielle. L’avenir de SoftBank, financier historique des nouvelles technologies depuis plus de deux décennies, s’appuiera sur l’IA. Elle a « ravivé mon désir d’investir dans la technologie », explique le patron.

Publiés mi-août, les résultats du premier trimestre de son exercice 2023-2024 laissent, il est vrai, entrevoir un semblant d’amélioration pour SoftBank. Certes, les pertes se sont élevées à 477,6 milliards de yens (3 milliards d’euros) entre avril et juin, alors que les analystes tablaient sur un petit bénéfice à 75 milliards de yens. Mais les résultats sont en progrès : il y a un an, SoftBank et son puissant fonds VisionFund affichaient 3 200 milliards de yens (20,2 milliards d’euros) de pertes sur la même période de l’année.

Se sortir de l’adversité

Le groupe basé à Tokyo, comptant 55 000 employés, veut retrouver des sommets après avoir plongé, comme si souvent depuis sa création. Et ce sans jamais ébranler la confiance de Masayoshi Son, 69e fortune mondiale, selon le magazine Forbes. Car l’homme d’affaires a tout du phénix et il affiche un authentique talent à se sortir de l’adversité. Né en 1957 à Tosu (dans l’île de Kyushu, au sud-ouest de l’Archipel), il est le cadet d’une famille de Coréens installés au Japon pendant la période coloniale (1910-1945). Son nom de naissance est Son Jeong-ui. Le choix d’un prénom japonais permettait d’échapper aux discriminations.

Son goût des affaires se développe au contact de son père qui enchaîne les créations d’entreprises. Dès la fin du collège, le paternel vend du soju (alcool coréen) de contrebande. Il se lance ensuite dans l’élevage de porcs, puis gère une salle de pachinko (des machines à sous japonaises) et un service de crédit à la consommation.

Cette capacité d’adaptation se retrouve dans le fonctionnement de Masayoshi Son. A 16 ans, il est subjugué par Den Fujita (1926-2004), le fondateur en 1971 de McDonald’s Japan qui fait de la filiale nippone du géant américain un énorme succès. A force d’insistance, l’adolescent a droit à quinze minutes d’entretien avec son idole, qui lui conseille d’aller étudier l’informatique aux Etats-Unis. Ce qu’il fait à l’université de Berkeley, où il démontre déjà ses talents d’homme d’affaires.

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